L’ancien canal de Marseille

💧 L'ancien Canal de Marseille 

Depuis l’antiquité, l’eau pouvait être rare à Marseille, surtout l’été. Les deux cours d’eau, l’Huveaune et son affluent le Jarret, devenaient minces et de nombreux puits se tarissaient. Nous sommes en 1834, la population augmente de plus en plus,mais l’eau disponible reste toujours la même (parfois 1 litre par jour par habitant). Trois épidémies de choléra se succèdent en moins de deux ans. Chacun reconnaît que l’essor de Marseille est conditionné par la présence d’une eau en abondance, pour ses habitants, pour l’agriculture et pour les industries naissantes. L’idée d’un canal pour amener les eaux des Alpes à Marseille est ancienne. Depuis le XVIe siècle, les projets se sont succédés : Adam de Craponne, puis Jean-André Floquet puis Hyacinthe Barella et Charles Bazin ont tous imaginé son tracé idéal. Maximin Consolat (1785-1858), le maire de Marseille qui étudie cette question de longue date, prend, le 18 juillet 1834, la décision de construire le canal de Marseille. L’entreprise s’annonce longue, techniquement coûteuse et complexe.

Il fallut près de quinze ans, de 1839 à 1854, pour construire le canal, avec un tracé tourmenté, ses 80 km de long dont 17 km en souterrains, ses 18 ponts-aqueducs importants, ses bassins de stockage et ses nombreux ouvrages techniques.

Le canal fut construit avec un cuvelage en béton armé, les ouvrages aériens en pierres ou pierres et briques. Le débit de l'ouvrage était de 10 m3/s, la pente étant de 0,36 m/km.

L'eau arrive enfin le 19 novembre 1849 à Marseille dans un réservoir de 30 000 m3 au plateau Longchamp à la cote + 73 m[4]. De 1854 à 1869, 77 km de canalisations et de nouveaux bassins réservoirs sont construits permettant l'accès à l'eau sur l'ensemble du territoire de Marseille, incluant les communes avoisinantes.

La prise d'eau initiale était située sur la Durance au niveau du pont de Pertuis, à une altitude de 185 mètres, et à 50 kilomètres à vol d'oiseau de Marseille. Lors de la construction du grand canal EDF qui double la Durance depuis le barrage de Serre-Ponçon jusqu'à Salon-de-Provence et l'étang de Berre, la prise d'eau du canal de Marseille fut reportée sur le canal EDF lui-même, après Saint-Estève-Janson. De là, le canal de Marseille continue vers le Nord-Ouest jusqu'au pont de Cadenet, où il alimente le bassin de Saint-Christophe.

Il commence alors à s'accrocher aux collines, passe au-dessus de La Roque-d'Anthéron et de Charleval. Il bifurque alors vers le Sud à la hauteur de Cazan sur la commune de Vernègues et passe en un long tunnel de 3 670 m, sous l'extrémité Ouest de la chaîne des Côtes. Après Lambesc, son profil en long devient plus heurté : de nombreux ponts et surtout tunnels lui sont nécessaires pour traverser les vallons et les collines jusqu'à Coudoux. Il contourne par l'Est la colline de Ventabren, et arrive au-dessus de l'Arc, qu'il franchit par l'aqueduc de Roquefavour.

La suite du parcours s'effectue à travers le plateau de l'Arbois, qui, malgré son nom, n'est guère plat : tunnels et tranchées ouvertes sont encore nombreux, jusqu'au réservoir du Réaltor à l'altitude 160 mètres, sur la commune de Cabriès.

De là, un tunnel de 3,5 km lui fait franchir l'extrémité Sud de la plaine d'Arbois, jusqu'à l'usine de traitement des Giraudets sur la commune des Pennes-Mirabeau, puis un second de 4 km l'amène à La Gavotte, d'où il se dirige, en mode couvert, vers Saint-Antoine (Marseille).

La branche principale (au sens historique) part vers le Sud, alimente le réservoir de Sainte-Marthe ou du Merlan, où son eau est traitée puis envoyée par les Chutes-Lavie jusqu'au plateau Longchamp. Des réservoirs souterrains, deux gigantesques bassins de décantation de 4 250 et 4 900 m2, furent construits en 1854 sous le jardin Longchamp, suivis de la création du palais Longchamp en 1862 par l'architecte Espérandieu.

Bonne balade ! 🤸

Mairie de Vernègues - 04 90 59 36 07